HISTORIQUE DU SITE ET DE VILLECLOYE
Epoque Gallo-Romaine
On peut penser que déjà une vie régnait à Villécloye par:
La découverte de 14 pièces gallo-romaines (musée de la Princerie à Verdun)
2 grands bronzes, 5 moyens bronzes, 7 petits bronzes.
Le fait que Villécloye se situe sur le passage du diverticule (voie romaine secondaire) romain de Senon à Marville et à Montmédy.
L’existence de vestiges gallo-romain dans les environs:
Velosnes: camp retranché à la Romanette (temple rural, pièces, substructions)
Bazeilles: découverte de pièce, poterie, substructions
Montmédy: villa gallo-romaine, substructions
L’étymologies de ville: villa en latin ferme.
Epoque Médiévale (476 - 1453)
Il existait ici un claustrum
trévien de l’Abbesse
Rothlinde tante de Glossinde veuve du conte
Bobelenus probable maître de la vallée de la Chiers.
Ce claustrum était traditionnellement connu sous le nom de CLOYE.
Sa position est mal connue
même si on l’assimile au site de l’ancienne église du village de
Cloye (emplacement de la chapelle actuelle).
La destruction de ce Claustrum
remonte très probablement au temps de Charles Martel (725-741). Cela
résulterait des découvertes funéraires faites à la Sarazine dans un
cimetière païen. Cette
contrée est occupée par un vaste cimetière duquel on a souvent et à
diverses époques, exhumé des sépultures de la période franque ou
mérovingienne (avant 800: date à laquelle Charlemagne soumet et
impose le Christianisme)
La plus récente de ces
exhumation fût faite en 1861, époque à laquelle 5 nouvelles
sépultures furent mises à découvert: 4 de ces sépultures étaient
rangées sur la même ligne, séparées les unes des autres par un
espace de 30 à 35 cm, la 5ième était placée parallèlement à 2 mètres
de distance de la ligne précédente. Toutes ces tombes avaient même
orientation c’est à dire que le pied de chacune d’elles était dirigé
vers l’Orient et la tête vers le couchant.
Elles étaient toutes formées de 2 longues murailles latérales en
moellons grossièrement travaillés et de deux entêtements chacun
d’une seule pierre, le tout recouvert tantôt d’une longue dalle
d’une seule pièce, tantôt de plusieurs pierres plates rapprochées
pour faire un couvercle.
Deux de ces tombes
renfermaient chacune un squelette, 2 autres contenaient les
ossements de plusieurs corps moins les têtes, la 5ième abritait un
squelette autour duquel 8 autres crânes étaient rangés en hémicycle.
Cette dernière tombe renfermait en outre divers objets qui sont
conservés au musée de Verdun.
Une lame de glaive (35cm)
Des fragments de couteau
Une boucle de ceinture en fer lamellé ou incrustée d’argent
Une urne funéraire en terre
2 monnaies en moyens bronzes
Suite à la destruction du
Claustrum, la villa du ban de Ste Glossinde fut construite à l’écart
vers la « contrée du Tueux ».
Epoque Moderne (1453 - 1789)
Ici existait un village nommé
Cloye. L’époque de construction de ce
village est sans doute antérieure à l’époque moderne mais rien ne
l’atteste.
A 500 mètres d’ici, un hameau:Ville
L’église de ces deux localités
se trouvait à Cloye ainsi que la cure St Maximin, quant à Ville, il
n’y avait qu’une chapelle dédiée à la Sainte Vierge, où la messe
était célébrée tous les 15 jours
(jadis auberge du village).
Outre la présence de ces 2 lieus de culte existaient 3 chapelles:
Une dédiée à Ste Glossinde
Une
dédiée à St Christophe (sans doute la raison de la présence de sa
statue sur ce lieu)
Une dédiée à Ste Ernelle
La localisation des 2 premières chapelles n’est pas connue
Le village de Cloye a été
abandonné en 1636-1637 suite aux méfaits de la guerre de 30 ans et
de la peste qui ravagea toute la Lorraine. Devant l’ampleur des
destructions, les habitants se rétablirent au hameau de Ville.
En 1682 un acte de fondation
atteste que l’église de Cloye existait encore et que le curé venait
de se fixer à Ville près de la chapelle.
Le procès verbal de visite de
1687 ordonne de démolir la tour de Cloye et d’en employer les
matériaux à la construction d’une tour à la chapelle de Ville, que
l’on répara alors en 1688.
Le site de Cloye est toutefois
mentionné sur la carte de Cassini (fin
XIIIe) en tant qu’ermitage à la
vierge jusqu’à la révolution ou frère Bruno fut ermite en 1748
Les
registres paroissiaux à la mairie renferment aussi les sépulcres de
plusieurs ermites.
Cet ermitage fut vendu comme bien national le 15 prairial de l’an II pour 420 livres.
Etendons-nous sur le village
de Villécloye. Ce village offre un
curieux exemple de l’état social de la France au XIIIe siècle à la
veille de la révolution
Les droits seigneuriaux de
Villécloye avaient appartenus jusqu’au XVIIe siècle à l’abbaye
Ste Glossinde de Metz
En 1618 l’Abbesse de Ste
Glossinde, dame de Villécloye, vend ses biens, héritage, rentes et
revenus au Sieur Jean Langlois, marchand de Marville pour 4200 F
(monnaie de lorraine)
En 1711, Rodrigue Lambotin,
maire de Stenay devenu propriétaire des droits seigneuriaux de
Villécloye, les lègue à l’hôpital de Stenay, qui doit longuement
plaider pour en jouir à cause du peu d’empressement des habitants de
Villécloye pour leur lointains seigneurs anonymes de Stenay.
Petite anecdote
Parmi les prélèvements
seigneuriaux, un parait pittoresque. Tous les ans, le 1er lundi
après l’Epiphanie, le doyen de Villécloye devait parcourir les rues
en criant « la poule au plat » et chaque chef de famille devait
donner une poule et un denier; la poule pouvait être livrée en plume
ou en argent
7 poules étaient remises au maire
2 à son lieutenant
2 à chacun des deux échevins
1 au doyen
Il en restait une soixantaine à l’hôpital de Stenay
L’abandon des droits seigneuriaux s est fait dans la nuit du 04 août 1789
Velosnes et Villécloye sont
les 2 dernières communes du canton de Montmédy à être cédées à la
France. Elles ne furent rattachées à la France qu’au traité des
Pyrénées le 16 mai 1769
S’y trouvaient par contre
Gerouville et Sommethonnes. Or on conte que Monseigneur Hontheim
évêque de Trêves qui passait l’été à son château de Montquintin se
trouvait gêné de devoir traverser les terres de France en l’espace
de Gérouville et Sommethonnes lorsqu’il se rendait à l’abbaye
d’Orval (Belgique). Il demande donc que ses terres soient échangées
contre celles de Villécloye et Velosnes, ce qui fût fait.
A noter quelques illustrations militaires:
Général Baron d’empire Jamin 1772-1848
Général baron d’empire Henrion 1772-1850
Tous 2
parrains des 2 cloches de l’église du village sur lesquelles sont
gravées leurs noms.
Epoque contemporaine
Population de Villécloye
1781 : 88 feux
1836 : 466 habitants
1846 : 555 habitants
1876 : 532 habitants
1972 : 166 habitants
1989 : 192 habitants
1995 : 230 habitants
2007 : 226 habitants
Activité à Villécloye
Cultivateurs
Manoeuvres
Quelques jardiniers habiles, dont les pépinières
rivalisent avec celles de Metz
La pierre de Villécloye, une des meilleures du pays de par
sa résistance au gel mais exploité que pour
les besoins de la localité.
Moulins qui fonctionnaient encore durant le première guerre
mondiale pour les besoins des animaux, il n’a pas résisté à la
seconde guerre
La chapelle Ste Ernelle,
édifiée en 1874-1875 par les soins de l’abbé
Brizion à l’emplacement de l’ancienne église de Cloye dont
certaines substructions devaient être encore visible à la fin du
siècle dernier
La
plantation des tilleuls et marronniers autour de cette chapelle
remonte probablement à la même époque.
On se plaît ici à appeler ce
lieu « Cathédrale de Verdure » du fait
de la disposition des arbres et de la voûte qu’ils forment.
Les 15 stations du Rosaire ont
été construites suite à la deuxième guerre mondiale en remerciement
de la protection de Ste Ernelle et de ND de Lourdes sur le village
pendant les années de guerre.
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